Philippe VIGIER

 

vigier II

 

Pour Daphné

AUTO-INTERVIEW
Pourquoi, Philippe Vigier, avez-vous écrit ce livre Dialogues imaginaires avec les peintres ?

Parce que la peinture a toujours été pour moi une passion. J’ai vraiment commencé à m’intéresser aux peintres, lorsque j’ai vécu à Montmartre ; mon père étant Catalan, je faisais chaque été le voyage Montmartre-Collioure, avec une vénération sans fin. Il est bien évident que Collioure reste pour moi, une plaque tournante de l’art. En tant que plasticien (puisque je pratique la peinture), j’y ai d’ailleurs fait une exposition de tableaux en Juillet 2004, précédée d’une conférence sur La Méditerranée et la Féminité, dans le cadre prestigieux du Château Royal de Collioure.
Ce tome 1 de Dialogues imaginaires avec les peintres, vous l’avez écrit comment ?

Très simplement. Au stylo, dès que la nuit est tombée. C’est un rituel. L’écriture demande du silence, et la nuit est le moment parfait, où les idées se développent. J’ai commencé cet exercice d’écriture par le peintre Pierre Bonnard (dont j’ai souvent parlé lors de conférences : à Pézenas, à Narbonne, au Musée des Beaux-Arts de Carcassonne, etc…), parce que je trouvais qu’il avait admirablement peint son épouse, Marthe. D’ailleurs, l’autre peintre qui a magnifiquement peint sa femme, c’est Dali, bien évidemment. Donc, si vous voulez, mes racines font que je reviens automatiquement vers le pays catalan.

C’est pour cela que dans votre livre, il est question de Matisse et du Musée Picasso de Barcelone ?

Oui. Je ne peux pas éviter le Musée Picasso de Barcelone. C’est un chef-d’œuvre, un mythe. Il se trouve qu’à Montmartre, j’habitais rue Ravignan, juste à côté du Bateau-Lavoir, où Picasso avait peint en 1907, Les demoiselles d’Avignon. Pour Barcelone, il a fait des cadeaux somptueux.

Ce dialogue que vous mettez en scène entre Matisse, Picasso, et vous, est un dialogue très comique sur la création ?

Bien sûr, puisque la création artistique est un jeu. D’abord, la technique du dialogue permet de rentrer de plein-pied dans la réalité du discours ; c’est un acte très théâtral. Matisse et Picasso s’amusent directement devant vos yeux (comme des enfants), sur les couleurs, le choix des thèmes. Il n’y a pas d’interdit. Vous savez, en écrivant, je vais vous faire une confidence, j’avais vraiment l’impression que c’étaient eux qui parlaient ; je n’existais que pour rapporter leurs propos.
Je tiens à dire, que c’est là la force de votre livre : dans l’art du dialogue. On suit le peintre dans sa création, tout à fait différemment. C’est un exercice littéraire passionnant ?

Totalement. En parlant de Paul-Elie Dubois et sa traversée du Hoggar, de Marc Chagall (accompagné de Joseph Delteil), d’Albert Marquet, j’étais toujours transféré dans leur univers sans qu’il y ait de calque. Le dialogue ne permet aucune distance critique. On est toujours dans l’essentiel, dans l’urgence. Et je crois que cette écriture est l’image de notre époque : l’urgence. L’écriture permet ce temps de calme (surtout la nuit), d’approfondissement, de ralentissement. Je remercie tous les peintres de m’avoir aidé dans cette recherche.

Il y a une suite ?

Bien sûr : les tomes 2 et 3 mettent en scène tous les peintres que j’aime et dont je parle en conférences : Matisse au Maroc, la période rose de Picasso, Nicolas de Staël (la liste est longue). Ils m’ont permis de mieux les connaître. Le public, en lisant ces pages, peut s’attendre à des révélations exceptionnelles !
Je vous remercie pour cet entretien.

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Ma prochaine conférence sur Les peintres orientalistes espagnoles, aura lieu le Mercredi 10 Juin à 18h30, à la Mairie de Narbonne, dans la très jolie Salle des Synodes, entrée libre.

La dédicace de mon livre Dialogues imaginaires avec les peintres édité aux Presses Littéraires, au prix de 14 Euros aura lieu le samedi 27 Juin 2015 à partir de 14 heures à Narbonne à la librairie Libellis 43 rue Droite (à cent mètres de la Mairie en montant vers la cathédrale, sur la gauche). J’amènerai tout spécialement des enluminures originales faites sur le manuscrit qui seront mises en vente (comme Tapiès).